3/15/2018

Les fraisiers

Un monstre habite dans mon ventre. Tout autour j'ai planté des fraisiers. Les orvets glissent sous les stolons. Et des talons d'enfants viennent y tasser la cendre que je laisse en brûlant. Les soirs d'orage la pluie dessine des sourires minuscules sous les pattes des pies. Une femme dors dans mes ruines. Et quand le monstre pète elle croit que le tonnerre fait trembler l'horizon. Et si c'est elle qui rit ça lui fait des guilis qui s'emmellent dans la barbe. On est plutôt bien finalement, mon ventre et le monstre, ma femme et le tonnerre, ma cendre et les enfants. Tant que les fraisiers poussent et que les orvets glissent sous les stolons.

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