6/05/2017

Et ce monde rendait une étrange musique

Que couve le ciel
l'herbe si verte
l'aube nouvelle
les chants d'oiseaux

Où est l'arnaque
la varicelle
l'asticot

Dans chaque charogne
un arc en ciel

1 commentaire:

Anonyme a dit…

"J’ai compris que ce monde quotidien, qui déchirait mes entrailles, m’écrasait les épaules, me taraudait les poumons, qui exigeait d’être signifié, et que je me refusais à reconnaître, pouvait l’être, et qu’il n’était en rien inférieur à ces vertigineux paysages que certains ont loisir de déchiffrer, la peau contre le roc, le front au niveau des galaxies.

Oui, je pensais que certains mots m’étaient aussi interdits. A croire que j’étais un citoyen du seizième arrondissement, une vieille cocotte puant le parfum de luxe. J’ai compris que là se tramait ma perte ou mon sauvetage. Avec Cadou, au jour le jour, j’ai appris à regarder la rue, le mur lépreux où sèche comme un soleil un anonyme crachat, l’ouvrier courbaturé du train de nuit, le faubourg maculé de fumée ; j’ai appris à déchirer les masques, à révéler les vrais visages ; j’ai appris encore que la lumière de Dieu pouvait être aux fers dans une flaque d’eau, le long du bitume."

Extrait d'un hommage d'André LAUDE à René Guy CADOU